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Le racisme et les malentendus empêchent les Autochtones d'accéder aux soins liés au VIH au Canada

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REACH dans l'actualité
11 décembre 2025
Sonal Gupta

Trevor Stratton se souvient encore avoir été chassé d'une pharmacie l'été dernier après être parti sans payer ses médicaments, sans le savoir, pour apprendre plus tard qu'il n'avait rien à payer. Se remettant d'une crise d'épilepsie et confus au sujet de sa couverture, M. Stratton a qualifié cette expérience de « irrespectueuse », mais familière.

Membre de la Première Nation des Mississaugas de New Credit, Stratton vit avec le VIH depuis 1990 et travaille aujourd'hui comme militant contre le VIH et leader en matière de politique de santé autochtone. Il affirme que les Autochtones sont régulièrement surveillés dans les pharmacies et les cliniques : ils sont suivis, traités avec suspicion ou refoulés avant même d'avoir pu accéder aux soins. Au fil du temps, beaucoup finissent par renoncer complètement à solliciter des services.

Selon Stratton, cette réalité est absente des nouvelles lignes directrices nationales canadiennes en matière de prévention du VIH, publiées le 1er décembre 2025, qui exhortent les prestataires à proposer une prophylaxie pré-exposition (PrEP) à toute personne qui en fait la demande et à évaluer le risque d'infection par le VIH lors des visites de routine. Ces hypothèses — selon lesquelles les gens peuvent facilement se rendre dans les cliniques, comprendre la PrEP ou consulter régulièrement un médecin — ne sont souvent pas valables dans les communautés autochtones.

Les Autochtones représentaient 19,6 % des nouveaux cas de VIH diagnostiqués en 2023, alors qu'ils ne constituent qu'environ 5 % de la population. Dans certaines régions du Manitoba et de la Saskatchewan, les taux d'infection sont trois à quatre fois supérieurs à la moyenne nationale, a déclaré Sean Rourke, de l'hôpital St. Michael's et de l'université de Toronto.

Bien que les lignes directrices mettent en garde contre le contrôle de l'accès à la PrEP, M. Rourke estime qu'elles ne précisent pas comment la rendre véritablement accessible malgré des obstacles bien ancrés tels que la pauvreté, la précarité du logement, les problèmes de santé mentale et le racisme systémique.

Pour en savoir plus, consultez le National Observer.